Exposition
Gratuit

Par et pour
30 ans de résistance des travailleuses du sexe

Une exposition de Stella, l’amie de Maimie réalisée avec l’accompagnement du MEM – Centre des mémoires montréalaises

Visuel de l'exposition montrant le Prix Talon remis par Stella
Source : MEM

Description de l'événement

Souvent, là où l’oppression est la plus dure apparaît la résistance. Le quartier historique du Red Light de Montréal en est un exemple, car il a vu naître un mouvement de défense des droits des travailleuses du sexe au début des années 1990. Connues pour notre esprit militant et notre créativité, nous, les travailleuses du sexe de Montréal, avons largement influencé la vie publique et politique, en repoussant les limites et en faisant preuve de résilience face à l’hypocrisie morale et aux entraves répressives imposées par la société.

Cette exposition vous invite à parcourir 30 ans de résistance collective pour défendre les droits des travailleuses du sexe. En tant que mouvement social géré par et pour les travailleuses du sexe, nous considérons que tout ce que nous créons dans notre communauté relève à la fois de la visibilité et de l’anonymat. Les différentes zones de l’exposition mettent l’accent sur la diversité de notre communauté, sur notre résilience en présence de la criminalisation, de la stigmatisation, des préjugés et de la violence, ainsi que sur nos liens avec d’autres mouvements sociaux. Chez Stella, l’amie de Maimie, nous rassemblons des informations sur le récit de la résistance des travailleuses du sexe et le diffusons depuis que nous avons ouvert nos portes en 1995. Tout au long de notre histoire, nous avons uni nos forces à celles d’organisations de personnes 2SLGBTQ+, de personnes utilisatrices de drogues, de communautés de personnes en situation d’itinérance, de communautés de personnes migrantes, d’artistes, de féministes et d’autres groupes de notre ville.

Réalisés par des travailleuses du sexe qui ont franchi le seuil de Stella, tous les objets et images de l'exposition sont issus de nos archives et de projets communautaires collectifs. Ils illustrent comment les travailleuses du sexe ont occupé les espaces urbains montréalais et comment elles ont résisté à l’oppression.

Stella, l’amie de Maimie
Un organisme par et pour les travailleuses du sexe

Stella est un organisme communautaire montréalais géré par et pour les travailleuses du sexe. Depuis 1995, nous offrons un espace indispensable et sans jugement, ainsi que des services aux travailleuses du sexe qui vivent et travaillent en tant que femmes, tout en collaborant pour réformer les systèmes qui nuisent à nos conditions de vie et de travail. Notre équipe fournit un soutien individuel aux travailleuses du sexe et fait un travail de liaison auprès d’elles. De plus, elle éduque les prestataires de services, les décideurs et les médias, et elle défend le respect des droits de la personne des travailleuses du sexe et le changement social.

Notre nom rend hommage à deux femmes. Tout d’abord à Maimie Pinzer, qui a exercé de nombreux métiers, dont la prostitution* à Montréal, et y a fondé en 1915 une maison communautaire pour les travailleuses du sexe. Puis à Stella Phillips, une des femmes qui ont souvent été accueillies dans cette maison. Dans ses lettres — publiées en 1977 dans le recueil The Maimie Papers — Maimie parlait d’elle avec une profonde affection.

Nous utilisons les termes travailleuse du sexe et travail du sexe, qui ont été élaborés dans les années 1970, pour souligner la notion de travail (c’est-à-dire que l’échange de services sexuels pour de l’argent est une activité génératrice de revenus). Avant cela, prostituée et prostitution étaient les termes courants socialement et légalement. Nous avons décidé d’utiliser des mots différents pour refléter les époques et histoires présentées ici.